St-Cyr, le 8 mai 2004
Le Maire de Saint-Cyr lance une « Enquête auprès
des Riverains de l'Aérodrome de Saint-Cyr-l'Ecole ».
Philippe Lavaud vient d'envoyer personnellement à une sélection
de citoyens « les plus proches de l'aérodrome »
une lettre de 7 pages dans laquelle il exprime son avis sur différents
sujets touchant à notre activité, sous la forme d'un
questionnaire à retourner à son cabinet sans préciser
de date.
Il promet de faire ensuite une synthèse et de la communiquer
aux intéressés.
Le courrier a été établi "avec le concours
de l'association Saint-Cyr-Rail", qui est dirigée par
un dénommé Ducroq, ex-trésorier de campagne
de Monsieur Lavaud. Cette association s'était illustrée
lors de l'accident de Noisy-le-Roi en 2002, en se vantant d'avoir
« ému les autorités et la presse ».
Une copie du plan d'exposition au bruit
de l'aérodrome est annexée à l'enquête.
Nous ne résistons pas au plaisir de vous en communiquer
les meilleurs extraits.
« L'aérodrome fait l'objet d'un plan d'exposition
au bruit, [...]. De ce fait, vos biens subissent une décote
importante.
Etiez-vous au courant ? »
« Il est question d'étendre les limites de la
zone C [ndlr: du PEB], d'une part vers le nord, d'autre part vers
le sud.
Etes-vous d'accord pour accepter cet élargissement des zones
de bruit ? »
« L'aérodrome a été créé
en 1903 [...]. Il n'apporte aucune recette à la Municipalité
[...]. Pensez-vous que la priorité à donner est :
- les intérêts des utilisateurs (pilotes) ?
- les intérêts économiques de la Ville ?
- les intérêts des riverains ? »
« Le GUAS vient de notifier une requête tendant
à annuler la création de la ZAC Santos Dumont [...].
Approuvez-vous la requête engagée par l'association
de pilotes ? »
« Dans sa requête le GUAS n'aborde pas la dangerosité
des avions, pourtant des crashs ont déjà eu lieu.
A votre avis, y a-t-il danger pour la population ? »
« Les hélicoptères sont extrêmement
bruyants. Leur vol n'est pas toujours compatible avec celui des
avions. Statistiquement ils ont davantage d'accidents que les avions.
Seriez-vous d'accord pour interdire l'accès de l'aérodrome
aux hélicoptères ? »
« L'aviation légère utilise comme carburant
de l'essence avec plomb à fort indice d'octane.
Considérez-vous que les avions sont polluants et nuisent
à la santé ? »
« Certains équipements devraient permettre de
réduire de moitié les nuisances sonores (échappements
et hélices).
Les silencieux devraient-ils devenir obligatoires ? »
« Les silencieux coûtent environ 20 000 F
par avion. Pour certains aérodromes, des subventions auraient
déjà été accordées [...].
Est-il admissible qu'ils soient financés par les collectivités,
via des subventions (vos impôts locaux) ? »
« L'aérodrome de Chavenay [...] limite les tours
de pistes les jours de week-end de 12h30 à 15h [...].
Seriez-vous favorables, pour la réduction de certains vols
durant les week-ends et jours fériés ? »
Le commentaire du GUAS
Pour un connaisseur avisé des procédures d'urbanisme,
cette initiative a de quoi surprendre. Le Maire a soudainement besoin
d'une enquête. Il reconnait donc l'insuffisance de la concertation.
Il demande à la population ce qu'elle pense de la requête
du GUAS, comme s'il estimait que tout espoir est déjà
perdu de gagner devant le Tribunal Administratif de Versailles et
qu'il faudrait s'en remettre au jugement démocratique des
riverains.
Philippe Lavaud croit judicieux d'insister fortement sur les nuisances
et sur les risques au regard de la sécurité de l'activité
aéronautique ... Il démontre donc le bien-fondé
de la contestation du GUAS.
Cette démarche est la preuve de la volonté du Maire
de nuire à l'Aérodrome. Il lui sera dorénavant
bien difficile de démontrer qu'il ne veut pas fermer cet
équipement, partie intégrante de l'identité
Saint-Cyrienne.
Par ses tentatives de monter la population contre les usagers de
l'aérodrome, le Maire admet qu'il n'est plus capable de créer
le consensus autour de ses projets. Sa solution est la fuite en
avant.
Le GUAS en tirera toutes les conséquences.
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